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Egypte Novembre 2007

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Siwa Bahariya Dakhla Kharga

Cette carte d'Adrien Hubert Brue (1822) est extraite du site David Rumsey Map Collection

La route des oasis, de Siwa à Kharga

En huit jours, nous allons descendre de Siwa à Assouan en 4x4, dormant en alternance dans les oasis et dans le désert.

Vincent Euverte - mise en ligne mai 2010


Dans la liste ci-dessous, vous pouvez aller directement à l'un des chapitres :


















Toutes les photographies sont la propriété de Vincent Euverte (sauf indication spécifique).

Oasis de Siwa

Malgré le coucher tardif, nous nous réveillons à l'aube (6h30) mais allons attendre fort longtemps le petit déjeuner. Vers 10h, Amr Baghi, inspecteur du SCA sur l'oasis, vient nous chercher en 4x4 pour nous montrer les principales curiosités :

  • tombes romaines
  • temples de l'Oracle et d'Amon
  • carrières du sud
  • bains de Cléopâtre ?
Siwa

Après un court mais excellent déjeuner au Shali Lodge, nous visitons la Siwa House, sorte de mini-musée sur la vie de l'oasis.
A la forte chaleur, nous nous rafraîchissons à l'hôtel avant de repartir au nord-ouest pour voir une autre nécropole romaine, et à proximité, les restes du temple d'Alexandre.
Revenant sur nos pas, nous arrivons juste à temps pour admirer le coucher de soleil sur le lac salé, depuis une palmeraie.
A l'hôtel, notre chauffeur Aliwa nous attend pour prendre nos passeports et les prészenter au bureau militaire. La nuit étant tombée, Arm nous emmène ensuite visiter la forteresse de Shali, entièrement bâtie en briques de sel et très âbimée par les très rares pluies diluviennes.
Après un dîner-couscous et quelques emplettes d'artisanat local dans le centre, nous rejoigons l'hôtel éteignons les feux vers 23h ... demain, il faut être à 7h au poste militaire !

Siwa - coucher de soleil sur le lac salé Siwa Siwa Siwa Siwa Siwa Siwa - Bains de Cléopâtre Siwa - taxi local Siwa House Siwa House Siwa Siwa - temple d'Alexandre
Siwa Siwa Siwa Siwa Siwa - Shali Lodge Siwa Siwa - forteresse de Shali Siwa - forteresse de Shali Siwa - forteresse de Shali

de Siwa à Bahariya

Ayant profité de l'aube pour prendre quelques photos depuis le toit de l'hôtel, nous retrouvons Aliwa et son superbe 4x4 pour rejoindre le check-point. Deux italiens feront la route avec nous jusqu'à ... leur panne d'essence à 40 kms de Bawati !
Après une heure d'attente, nos deux 4x4 se mettent enfin en route à un train d'enfer, dépassant les 115 km/h sur une piste goudronnée, mais tellement abîmée qu'une deuxième doit être utilisée en parallèle, parfois tout autant dégradée ... alors il reste le recours du sable en utilisant le crabotage.
A midi, nous faisons une halte pour déjeuner sous un rocher en surplomb qui offre la seule ombre à des kilomètres à la ronde lorsque le soleil est au zénith.
Le désert entre Siwa et Bawati est une alternance de lacs salés, de collines rocheuses, de zones d'une platitude monotone, de dunes de sable ... c'est un spectacle superbe d'un bout à l'autre, une expérience mémorable.
A 15h30, nous arrivons en vue de Bahariya après 7h30 de route et une dizaine de check-points où Aliwa approvisionne les militaires de faction en produits frais.

Entre Siwa et Bahariya
Entre Siwa et Bahariya<br />
<em>(point GPS 28° 43' 27,6" N - 27° 32' 39,7" E - alt. 128m)</em> Entre Siwa et Bahariya, à l'ombre du rocher Entre Siwa et Bahariya, pause repas Entre Siwa et Bahariya

Oasis de Bahariya

A l'hôtel Golden Valley, Ahmed el-Shimy nous accueillent chaleureusement, et une fois rafraîchis, nous emmène voir le coucher de soleil depuis le point culminant de la dépression, avec une vue à 360° sur l'oasis. Les anglais l'avaient bien choisi comme observatoire !

Bahariya - panoramique

Puis nous allons prendre une "hot spring shower" dans une source à 35° bouillonnante et sulfurée. De retour à l'hôtel, nous bavardons agréablement avec Ahmed et Ann Brun, l'amie biologiste suédoise qui l'aide à la gestion de l'établissement. Après un excellent dîner, nous assistons à une soirée de musique traditionnelle bédouine autour d'un feu de camp ; soirée inoubliable ! Une petite vidéo amateur

Bahariya - coucher du soleil Bahariya - repos auprès d'une source chaude Bahariya - coucher du soleil Bahariya - musique au Golden Valley Bahariya - musique au Golden Valley

Golden Valley

Réveillé à 6h30, je pars seul en exploration sur les 9 hectares du domaine d'Ahmed. Me souvenant des premiers coups de pioche en plein désert en mai 2003, je ne peux qu'admirer le travail réalisé. L'hôtel Golden Valley est une superbe réussite, d'une excellente tenue et aux chambres de très bonne facture. Ahmed me montre avec fierté l'étonnante piscine qu'il vient d'inaugurer. Ann se fait construire une maison à la lisière du domaine, qui doit être terminée sous deux mois.
Deux heures plus tard, Mélina, Aude et Nico émergent pour le petit déjeuner, et ce n'est que vers 10h que nous partons avec Ahmed visiter le musée des momies dorées, les tombes de Qaret Qasr Selim et la chapelle d'Ain Muftella. Tout cela est d'époque romaine et bien qu'assez bien conservé, ni très beau, ni passionnant ... "beaucoup trop tardif" comme disait Mélina !
De retour à l'hôtel pour le déjeuner, pris avec Ann (Ahmed mange toujours avec son équipe), nous faisons les comptes en prévision du départ d'Aude et Nico qui prennent le car du Caire à 15h.
Mélina étant souffrante, nous décidons de changer le programme en restant une journée de plus à l'oasis avant d'attaquer le désert. Après tout, profiter d'une demi-journée de calme à discuter avec Ann et Ahmed en paressant sous la tonnelle et d'une nouvelle soirée musicale nous fait le plus grand bien.

Bahariya - Golden Valley hotel Bahariya - sarcophages à Qaret Qasr Selim Bahariya - Ain Muftella Bahariya - Ain Muftella, Ahmed nous guide Bahariya - Ain Muftella Bahariya - Golden Valley hotel, une chambre
Bahariya - avec Ahmed au coucher du soleil Bahariya - musique au Golden Valley, la double flûte Bahariya - Golden Valley hotel, la partie "bedouin camp" Bahariya - Golden Valley hotel, hall d'accueil Bahariya - Ain Muftella, Mélina explique à Aude et Nico Bahariya - Ahmed et Vincent Bahariya - Musée des momies dorées Bahariya - Musée des momies dorées

Agabat et désert blanc

Dimanche 4 novembre, quittant Bahariya vers 11h, le 4x4 est chargé et nous partons vers le sud, pour un périple à travers toutes les oasis jusqu'à Abou Simbel. Notre chauffeur Aliwa et le cuisinier Salem sont très sympathiques, mais ne parlent pas un mot d'anglais ... il sera peut-être parfois difficile de nous comprendre !

Désert noir

Le désert noir commence immédiatement au sud de l'oasis de Bahariya. Au Gebel el-Zuqaq, nous gravissons la colline pour profiter du panoram. Le sable est couvert d'un gravillon noir volcanique qui reste en surface du fait de sa moindre densité ; c'est ce qui donne cette couleur sombre au désert.
Au village d'el-Hayz, nous faisons provision de bois, puis poursuivons jusqu'à Crystal Mountain. Je trouve le site terriblement dégradé en quatre ans ; toutes les pierres à portée des touristes ont été abîmées !

Désert noir el-Hayz - plein de gasoil et de bois Crystal Mountain Crystal Mountain Crystal Mountain
Désert noir Désert noir Crystal Mountain

Après une demi-heure de route, nous quittons enfin l'asphalte et nous enfonçons dans les méandres d'Aqabat et sa petite vallée couverte de "flower stones".
Il est 14h30 lorsque nous arrivons à Magic Fountain pour un déjeuner très attendu à l'ombre des palmiers. Ce havre de verdure regorge de vie ; des centaines d'oiseaux virevoltent autour de nous et viennent s'abbreuver à cette source étonnante en plein coeur du désert. Silence et tranquilité sont troublés après le repas par deux groupes de français, l'un en 4x4, l'autre à pied et dromadaires. N'étant pas venus dans le désert pour retrouver une foule piaillante, nous décidons d'interrompre la pause et de repartir.
Ne parvenant pas à expliquer à Aliwa que nous souhaitons voir le fameux acacia, nous aboutissons à un plateau surplombant toute une vallée plane, offrant un panorama superbe.

Aqabat Magic Spring Magic Spring Magic Spring Magic Spring Magic Spring Aqabat Entre Aqabat et Magic Spring
Aqabat Aqabat - les "Flowers stones" Magic Spring - une multitude d'oiseaux en plein désert Magic Spring - certains y viennent à pied

Nous traversons ensuite l'Old White Desert aux formes émoussées et arrondies, avant de pénétrer dans le vrai désert blanc que nous parcourrons dans tous les sens à la recherche de notre lieu de bivouac. Aliwa ne semble pas apprécier la proximité des autres groupes et nous trouve un endroit idéal légèrement surélevé à la lisière nord.
Pendant qu'Aliwa et Salem monte le camp, nous allons admirer le coucher du soleil et avons même droit au "rayon vert", tant l'air est pur et l'horizon nettement découpé. Après l'excellent dîner préparé par Salem et une courte veillée auprès du feu de camp apprécié avec la fraîcheur qui tombe (polaire de rigueur !), les autres s'endorment comme des loirs ; moi je préfère passer une bonne partie de la nuit à admirer le ciel si pur ses myriades d'étoiles.

Désert Blanc

Réveillé avant l'aube, je laisse les autres dormir et m'éloigne vers une hauteur d'où je peux jouir des couleurs changeantes des formations calcaires au lever du soleil. C'est un spectacle fabuleux où les rochers passent en l'espace d'une heure du gris au ros au jaune avant de retrouver leur blanc immaculé ; les ombres floues et immenses raccourcissent très rapidement à mesure que le soleil monte.
Quand je reviens au camp, Mélina est déjà prête, son paquetage serré, Aliwa dort toujours et Salem prépare le petit-déjeuner, que nous avalons de bon appétit. En une demi-heure, le campement est rangé et nettoyé (pas un mégot ne traîne !) et nous repartons vers la civilisation pour faire le plein à l'entrée de Farafra.

Old White Desert Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc
Old White Desert - des formes arrondies par l'érosion Désert Blanc -  Le "Chicken" Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc Désert Blanc

Il me faudra plusieurs tentatives pour expliquer à Aliwa que je veux aller à un point précis dans le désert. Finalement, nous y parviendrons grâce au GPS (27° 7' 2,5" N - 28° 1' 24,3" E - alt 60m). Les curieuses traces régulièrement espacées que j'avais repérées sur Google Earth sont effectivement d'origine humaine : faites par des bulldozers pour enfouir je ne sais quoi, ce n'est certes pas pas une grande découverte archéologique, mais nous sommes enchantés de cette petite exploration de surface.

Farafra n'offrant que peu d'attrait, nous coupons directement à travers une immense étendue de sable fin bordée de collines rocheuses, ce qui nous évite le crochet par Abu Minqar.

Quest - en fait, ce sont des traces de bulldozer ! Le plein à Farafra Quest - Aliwa suit mon GPS Quest - en fait, ce sont des traces de bulldozer ! Au large de Farafra
Quest - site repéré sur Google Earth<br />
<em>(GPS 27° 7' 2,5" N - 28° 1' 24,3" E - alt 60m)</em> Au large de Farafra Au large de Farafra

Oasis de Dakhla

Dakhla - Ain Birbiya

A l'arrivée à Dakhla, nous passons rapidement au temple de Deir el-Hagar avant de nous diriger vers les bureaux du SCA. Mais ceux-ci sont fermés, le directeur ayant été appelé en urgence au Caire. Nous adaptons donc notre programme et après avoir déjeuné à Mut, nous visitons les mastabas de la VIème dynastie et les ruines de la ville de Barat.

L'hôtel el-Negoom est nickel mais le service un peu froid ; nous appréçions la salle de bains impeccable après deux jours de désert. En attendant le dîner, nous parcourons les rues très peu éclairées de la ville.

Dakhla - Ain Birbiya Dakhla - ancienne cité de Balat Dakhla - ancienne cité de Balat Dakhla - Mout de nuit Dakhla - Mout de nuit

Après une nuit réparatrice, nous chargeons le 4x4 à 8h30 et visitons le musée ethnographique de Mout, sous la férule d'un guide enthousiasmé par l'intérêt que nous portons à son petit musée, dont il a toutes bonnes raisons d'être si fier.
Nous faisons ensuite le tour de la vieille ville, grimpant cette fois-ci jusqu'à la forteresse qui offre un panorama sur toute la région. Les maison de torchis sont très ruinées, mais le charme des ruelles et des passages labyrinthiques nous séduit.

Dakhla - musée ethnographique - un guide enthousiaste Dakhla - musée ethnographique - santons Dakhla - vieille ville Dakhla - pains séchant au soleil

Sur la route de Kharga, nous ferons trois haltesrapprochées : le rocher aux inscriptions (très peu sont anciennes, la plupart faites par les touristes depuis deux siècles) ; une pause-café au check-point ; et un court rafraîchissement à une source chaude.

entre Dakhla et Kharga entre Dakhla et Kharga - inscriptions rupestres entre Dakhla et Kharga - inscriptions rupestres entre Dakhla et Kharga Source chaude entre Dakhla et Kharga
Dakhla - Ain Birbiya Dakhla - Ain Birbiya Dakhla - ancienne cité de Balat Dakhla - Mout de nuit Dakhla - musée ethnographique - verrou traditionnel Dakhla - musée ethnographique Dakhla - vieille ville depuis la forteresse Dakhla - musée ethnographique - maquette de noria Dakhla - vieille ville depuis la forteresse

Oasis de Kharga

Bagawat

En arrivant à Kharga, nous allons directement sur le site de Bagawat pour déjeuner sous une tonnelle près d'une source sulfurée. Puis nous descendons à Douch où Yann Tristan nous fait visiter en détail le site, accompagnés par une bande de chiens à moitié sauvages.
La nuit tombe vite et Aliwa nous pousse à repartir afin de trouver un lieu de bivouac dans les dunes proches. Trouver un bon emplacement à la lueur des phares est une gageure ! Le camp est vite monté et Salem prépare le dîner, qui se fera aux chandelles, celles-ci étant plantées dans le sable de la dune. Le ciel étoilé est parfaitement limpide.

Douch - le camp de fouilles Douch Douch - Yann Tristan et Mélina Douch Douch Douch Douch Douch Douch

Réveillé comme d'habitude aux premières lueurs de l'aube, je me promène lentement au pied de la dune en appréçiant les couleurs changeantes. L'un après l'autre, Mélina, Salem et Aliwa émergent du sommeil tandis qu'un vent de sable se lève. Impossible de faire du feu ... nous plions précipitemment le camp sous les rafales du sable qui s'inflitre partout et nous nous réfugions dans un café à Paris pour un petit déjeuner frugal.
Remontant vers le nord, nous passons au poste militaire faire valider notre permis pour la traversée directe vers Abou Simbel : après une heure de palabres, l'autorisation qui avait été accordée à Bahariya est annulée ici ! C'est une grosse déception, car outre l'aventure que cela représentait, nous ne verrons pas les temples de Nubie et passerons deux nuits en hôtel au lieu du désert. De plus, cela a fortement contrarié Aliwa qui change brutalement d'humeur, lui qui était si enjoué depuis Siwa.

Douch - bivouac dans la dune, aux chandelles Douch - bivouac dans la dune Douch - bivouac dans la dune

Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, nous poursuivons par le programme que nous avions prévu à Kharga : à 9h30, nous sommes de nouveau à Bagawat pour visiter l'immense nécropole copte. Quelques peintures polychromes ont résisté au temps dans les chapelles de la Paix et de l'Exode.

Bagawat Bagawat Bagawat Bagawat

Nous déjeunons sur place avant de nous rendre au temple d'Ibis

Kharga - temple d'Ibis Kharga - temple d'Ibis Kharga - temple d'Ibis Kharga - temple d'Ibis

Au musée des Antiquités Alwadi Algadeed, nous sommes chaleureusement accuillis par Mahmoud Youssef, le directeur mais également le responsable du SCA pour toutes les oasis. Il parle un français remarquable et nous présente son musée avec une fierté méritée. Les collections prédynastique et thinite sont remarquables, tant par la richesse des objets que par la présentation et la documentation, oeuvre d'une équipe canadienne. Il est 14h30 lorsque nous quittons le musée après moultes thés et effusions, et allons voir les deux sites de Qasr el-Gweita et Qasr el-Zayan, temples ptolémaïques reconvertis en forteresses par les romains.

Kharga - Mahmoud Youssef, directeur du musée Kharga - musée Kharga - musée Kharga - musée Kharga - Qasr el-Gweita Kharga - Qasr el-Gweita Kharga - Qasr el-Zayan Kharga - Qasr el-Zayan Kharga - Qasr el-Zayan
Kharga - repas sous la tonnelle de Bagawat Douch Douch Douch - bivouac dans la dune Paris (près de Douch) Paris (près de Douch) Kharga - poste militaire Bagawat Bagawat Kharga - temple d'Ibis Kharga - musée Kharga - musée Kharga - Qasr el-Gweita

Eric & Ramzy

Vers 16h, Aliwa et Salem nous amènent à l'hôtel Hamadalla, propre et bien tenu, mais sans âme. L'heure est aux comptes et aux adieux anticipés. Un coup de téléphone à Ahmed pour confirmer les détails et l'organisation de la suite : nous irons en taxi jusqu'à Assouan, et de là à Abou Simbel avec le convoi touristique. La séparation est un peu triste. Une petite balade dans le centre mal eclairé, dîner à l'hôtel, une heure dans un cybercafé et coucher un peu mélancolique à cause de ce changement majeur du programme.


Ici commence donc l'épisode que Mélina a surnommé "Eric & Ramzy" : notre chauffeur de taxi Youssef (alias Eric) et son copain Mahmoud (alias Ramzy) nous attendent à 8h devant l'hôtel, ce samedi 8 novembre. A eux deux, ils doivent bien connaître dix mots d'anglais ... une bonne occasion pour Mélina d'exercer ses talents en arabe. Et nous voilà partis vers Assouan par la route pour un parcours d'au minimum six heures. D'un naturel méfiant, je vérifie la quantité d'eau embarquée et leur demande s'ils ont prévu assez de carburant ... "Oui, oui, répondent-ils en coeur, nous venons de faire le plein !"

Le taxi est une véritable ruine, brinquebalant de partout, sans possibilité d'ouvrir les fenêtres à l'arrière, sans cendrier, la seule pièce ne faisant pas de bruit étant sans doute le klaxon (un comble en Egypte !) ... Tiendra-t-il jusqu'à Abou Simbel ? Inch'Allah !
A mi-parcours, en plein désert, Youssef commence à s'inquiéter de la "benzine". Notre légitime inquiétude reste néanmoins relative : cette route est tout-de-même un peu fréquentée car nous croisons environ un véhicule chaque demi-heure ! Donc même si nous tombions en panne, nous serions secourrus rapidement.

Heureux dénouement, une cafétéria miraculeuse émerge au milieu de nulle part où nous pouvons abreuver à la fois machine et passagers. Point de pompe ici, tout se fait par jerrycans, bidons de plastique, ... quant aux sanitaires, la nature même aride est plus clémente que les équipements humains ...

Le reste du parcours nous semble interminable, sur le plateau qui domine l'ouest de la vallée du Nil que l'on aperçoit de temps en temps à travers les percées rocheuses. Juste avant Assouan, l'officier du checkpoint se montre très pointilleux, nous fait cuire en plein soleil au zénith pendant plus d'une heure, et met une amende à Youssef-Eric (pour tentative de corruption de fonctionnaire !) ... et finalement nous laisse passer. Je ne vois d'ailleurs pas très bien ce que nous aurions pu faire d'autre de toute manière, avec un réservoir de nouveau au plus bas et à 3 heures de la dernière station-service croisée !

La suite de nos aventures avec Eric et Ramzy sur la prochaine page : la Haute Egypte !

Check-point entre Kharga et Assouan Le plein au jerrycan, entre Kharga et Assouan Unique refuge "civilisé" entre Kharga et Assouan Des véhicules surprenants, entre Kharga et Assouan Un lieu improbable, entre Kharga et Assouan

Du Caire à Siwa (page 1)   La Haute Egypte (page 3)